Développement personnel : individualisme ou levier collectif ?

Le développement personnel est souvent critiqué pour l’accent mis sur l’individu, au détriment du collectif, et pour son rôle supposé dans le maintien de l’ordre établi : « je m’adapte au système ». L’injonction « accepte ce que tu ne peux pas changer » est interprétée comme une invitation à la résignation : si je ne peux pas changer seul une situation, je l’accepte.

Prenons l’exemple d’un médecin travaillant à l’hôpital public. Il est animé par le désir d’être utile, de servir les autres et de défendre des valeurs d’égalité. Pourtant, il constate une dégradation insupportable de ses conditions de travail. Il sait que s’il rejoignait une clinique privée, il bénéficierait de meilleures conditions et d’un salaire plus élevé pour lui et sa famille. Ce dilemme crée une tension profonde.

En tant que coach, mon rôle est d’accompagner ce médecin dans sa recherche de solutions adaptées à sa situation. Grâce à des protocoles de Programmation Neuro Linguistique (PNL) réalisés sous hypnose, j’invite la personne à faire dialoguer ses différentes parties : celle qui souhaite rester « au service des autres » et celle qui aspire à de meilleures conditions dans le privé. Ce travail permet d’aboutir à un compromis ou à un choix éclairé, et d’envisager des stratégies d’adaptation à l’environnement professionnel.

Mais que fait-on du problème plus large : la dégradation de l’hôpital public ? Doit-on simplement l’accepter ? La réponse est non. Avec l’accord du client, il est possible d’explorer son envie d’agir pour changer les choses. Le coaching peut alors l’aider à définir comment, à son niveau, il souhaite contribuer à l’amélioration du système, pour rendre le monde meilleur.

Un autre exemple concerne le stress et le burnout en entreprise. En tant que coach, je peux aider les personnes à trouver un meilleur équilibre, à gérer leurs priorités et leurs émotions. Mais mon expérience de manager m’a appris que la cause principale du stress généralisé réside souvent dans la recherche excessive de rentabilité : l’EBIT (taux de rentabilité des capitaux investis). Lorsque ce taux augmente, les délais se raccourcissent et les projets s’enchaînent sans répit, ce qui accroît la pression sur les salariés.

À titre personnel, en tant que coach, je ne cherche pas à travailler en entreprise, justement pour éviter la confrontation avec ce dilemme. Et si j’y étais confronté, j’insisterais auprès des personnes sur le fait qu’ils ne sont pas responsables de l’avidité des financiers ni des dérives du capitalisme. Il ne s’agirait pas de les victimiser, mais de leur rappeler que, même si certains éléments échappent à leur contrôle, ils peuvent choisir de contribuer, à leur manière, à un changement, même sans garantie de résultat immédiat.

En définitive, le travail individuel réalisé en coaching ou en hypnose ne doit pas se limiter à l’adaptation personnelle : il peut et doit s’inscrire au service du collectif. Nous avons tous besoin d’appartenir à quelque chose de plus grand que nous, et le développement personnel devrait être un levier pour nous transformer nous-même, mais aussi notre environnement.

« Individuellement, nous sommes une goutte d’eau. Ensemble, nous sommes un océan. » R Satoro